Raphaelle Ricci victime d'un manipulateur pervers

Publié le par Just in time

Raphaelle Ricci est la fille d'Alice Dona mais elle doit surtout sa notoriété grâce à la Star Academy où elle a tenu le rôle de professeur d'expression scénique puis de directrice intérimaire pendant le congé maternité d'Alexia Laroche Joubert. Elle a pris l'image de la "méchante Raphie" intransigeante et particulièrement sévère voire cassante avec les élèves de l'Académie pendant les débriefings mémorables des "prime-time"...

Raphaelle-Ricci galerie principalEn la voyant sur le petit écran, qui aurait pu deviner que cette même personne subissait au quotidien de violences psychologiques de la part de son compagnon ?
Elle a sorti en octobre 2009 un livre autobiographique intitulé "Je ne chanterai pas ce soir". Elle y raconte notamment le calvaire qu'elle a vécu pendant 7 ans avec son ex-compagnon : critiques, humilations, insultes, brimades à répétition...

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, 63 % des femmes victimes de harcèlement psychologique au sein du couple ont plutôt un haut niveau socio-professionnel. Les hommes agissent de cette manière car, jaloux de la réussite sociale de leur compagne, ont besoin de reprendre une position dominante dans le couple.


Le manipulateur pervers adopte alors une stratégie progressive pour mettre son conjoint sous son emprise. Il commence par rabaisser sa compagne en critiquant ses tenues vestimentaires, sa cuisine... Et dans l'heure qui suit, il essaiera de se faire pardonner ses indélicatesses avec des fleurs, des déclarations d'amour, des gestes tendres et autres petites attentions. Et le lendemain, il la dénigre de nouveau. C'est cette oscillation entre des marques de dénigrement et un comportement angélique, entre Docteur Jekill et Mister Hyde qui déroutera la victime et la fera petit à petit culpabiliser. En effet, elle finira par croire que si son conjoint agit de la sorte, c'est qu'elle l'a mérité et qu'elle ne fait pas ce qu'il faut. Elle dédoublera d'efforts pour s'améliorer, apaiser l'atmosphère mais malgré cela, les violences verbales prendront le dessus sur les douceurs affectives. Elle se méfiera tellement de ses réactions qu'elle n'osera plus s'exprimer naturellement, elle cherchera constamment à arrondir les angles pour éviter de le froisser. Le manipulateur isolera de plus en plus la victime de sa famille, de ses amis voire de son milieu professionnel... Tout ne tournera plus qu'autour du couple, tout devra se faire en commun...  
Peu à peu, les coups de colères injustifiés prendront de l'ampleur, les critiques sournoises deviendront des insultes... Le sentiment de culpabilité de la victime se transformera en peur... Peur que le moindre mot pour riposter, le moindre geste de rebellion ne provoque une réaction de violence physique... Et c'est l'instinct de survie qui commandera.

A l'extérieur, rien ne laissera présager de la situation. Le manipulateur se montrera adorable et sa compagne submergée par la honte, n'osera pas se confier à des tierces personnes.
J'aborde ce thème en connaissance de cause car j'ai moi-même été victime de ce genre d'énergumène il y a quatre ans. Certes, ces violences ne laissent pas de trace visible sur le corps, mais elles traumatisent profondément l'âme. 
Si des femmes se sentent menacées suite à des violences verbales de leur conjoint, elles ne doivent pas hésiter à en parler à leur entourage, à déposer des mains courantes à la Police ou à la Gendarmerie et surtout à quitter leur bourreau. Inutile de croire que la situation s'améliorera, les manipulateurs pervers souffrent d'un grave déséquilibre mental et ne changent jamais.
Une fois que la victime a réussi de s'échapper de cette emprise, il est possible que ses blessures psychologiques déclenchent quelques mois plus tard, un état dépressif, des troubles psychosomatiques, des crises d'angoisse... La meilleure thérapie pour la victime est de pouvoir parler de ce qu'elle a vécu de préférence à un professionnel, afin d'évacuer tout sentiment de peur, de regret, de colère, de rage... Cette démarche est essentielle pour se reconstruire et être à nouveau en paix avec soi-même.  

Je précise également que les femmes ne sont pas les seules victimes. En effet, 5% des conjoints subissant des violences psychologiques dans le couple seraient des hommes.

Ce processus de manipulation précède généralement "la première gifle", c'est à dire le passage à la phase de violences conjugales physiques. Ce qui explique que les femmes qui en sont victimes, prisonnières de cette emprise et ayant perdu toute estime d'elles-mêmes, hésitent à se défendre, à quitter leur bourreau et à porter plainte.
Pour éviter d'en arriver à cette situation extrême, il est important de pouvoir neutraliser préalablement les conjoints violents. C'est dans ce sens que François Fillon a annoncé en novembre dernier le projet d'une reconnaissance légale d'un délit de violences psychologiques au sein du couple. Il était temps ! Affaire à suivre... Je ne manquerai pas de décoder la loi lorsqu'elle sera votée.

En attendant, je vais me procurer le livre de Raphaelle Ricci et vous livrerai mes impressions. Le 7 décembre dernier, elle a apporté un témoignage très touchant dans l'émission de M6 "Génération famille" animée par Karine Lemarchand. Elle se confie également sur son My Space officiel
Le dernier livre de Marie-France Hirigoyen "Femmes sous emprise" doit également être instructif même si je n'adhère pas à toutes les théories de l'auteur. Elle a aussi réalisé un lexique des "expressions qui font mal" qui permet de détecter un cas de manipulation perverse. 

Enfin, petit rappel du clip "La voix" réalisé par Jacques Audiard diffusé en 2009 lors de la campagne de prévention contre les violences psychologiques au sein du couple, très révélateur :



En conclusion, une situation de harcèlement psychologique dans le couple est plus fréquente que l'on ne le croit alors restons vigilantes sans pour autant sombrer dans la paranoïa et dans le travers de la généralisation : tous les hommes ne sont pas des manipulateurs pervers en puissance !
 
  

Publié dans Cogitations

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Commenter cet article
M
<br /> J'ai vu le témoignage télévisé de Raphaëlle, ça m'a beaucoup attristé, j'adore et je respecte beaucoup cette femme !<br /> <br /> Le harcèlement morale, qu'il soit dans l'entreprise ou dans le foyer est "la peste de l'âme".<br /> <br /> Il ne faut pas tenter de s'y frotter et de le combattre, on ne peux pas en sortir "entier". Une seule solution : fuire dès qu'on en prend conscience !<br /> <br /> Pas toujours évident de le repérer dès le début. On se dit qu'on est trop succeptible, un peu parano.<br /> <br /> L'harceleur sait jongler entre gentillesse et pourriture. Dès qu'on sent un doute s'installer, il faut absolument en parler autours de soit et demander des avis. Nos proches peuvent nous confirmer<br /> très vite que l'on subit du harcèlement : ils ont un recul dé-sentimentalisé qui leur permet une analyse bien plus pertinente.<br /> <br /> Je tiens à rajouter que malheureusement les femmes aussi pratique le harcèlement moral sur leur conjoint.<br /> <br /> C'est un vrai Problème de société !<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Je suis d'accord : seuls les proches permettent de déclencher cette prise de conscience et d'analyser objectivement la situation à condition que la victime se confie à eux bien sûr !<br /> <br /> <br />