La fin de tournée de Benjamin Biolay aux sources
Dans les festivals musicaux, plusieurs artistes se succèdent sur un même après-midi ou une même soirée, un système qui a l'avantage de faire découvrir des chanteurs ou groupes qu'on ne connaissait pas et qu'on n'aurait pas eu envie de voir en particulier.
C'est ainsi que l'année dernière, j'ai eu un énorme coup de coeur pour Maxime Leforestier au festival des Zarbs à Auxerre... A la base, j'y allais plus pour voir Superbus (une vraie déception, ce groupe ne présente aucun intérêt sur scène). Mais il y a eu Leforestier et ses chansons intemporelles qui transcendent toutes les générations. Malgré cet ancrage dans le temps, il est resté simple et continue à faire preuve d'une extrême générosité sur scène. Je me souviendrai toujours de ses yeux brillants remplis d'émotions.
J'ai eu le même genre de révélation avec Benjamin Biolay qui a pris le relais d' Emilie Simon à Fourvière le 22 juillet dernier.
Je connaissais vaguement cet artiste à travers quelques chansons connues, ses compositions pour Henri Salvador et la belle Elodie Frégé. Récemment, je l'ai vu chanter un extrait de son dernier album en live dans l'émission Taratata et j'avais bien accroché. J'étais prête à aller le voir à la Vapeur à Dijon en mai dernier mais quand j'ai écouté le reste de son album La Superbe, j'ai abandonné l'idée. J'avais un peu de mal à cerner son univers.
Avant d'aller aux Nuits de Fourvière, j'ai repassé plusieurs fois l'album histoire de m'en imprégner un peu plus.
Quand Emilie Simon a terminé son concert, je suis restée postée au milieu de la fosse avec l'idée de prendre d'autres photos et "au cas où...". Quand Benjamin Biolay est arrivé sur la scène du grand théâtre antique, j'ai été immédiatement captivée : une vraie présence et prestance, un côté bad boy qui le rend plutôt sexy, une voix à la fois virile et suave et une osmose permanente avec le public. Mon fidèle numérique ne m'a pas lâchée et a tenu le cap jusqu'à la fin !
Il a chanté la plupart des titres de son dernier album.
Si tu suis mon regard que l'on entend sur les ondes actuellement
La Superbe à la façon d'un slameur
Padam : c'est ma favorite, je l'adore !
Et bien d'autres : Ton héritage qu'il a écrite pour sa fille, Lyon Presqu'île en hommage à sa terre natale pour finir avec l'émouvante et réaliste Brandt Rhapsodie.
Il a aussi repris quelques titres des albums précédents bien connus :
Qu'est ce que ça peut faire ?
Dans la Merco Benz et son joli solo de trompette... ma préférée de tout son répertoire "Mon amour hélas... le temps passe..."
Tellement il avait la bougeotte, je n'arrivais pas à le suivre sur la scène... Difficile de surplomber les grands dadets qui se trouvaient devant moi ! En attendant qu'il revienne dans mon champs de vision, j'ai fait quelques gros plans sur sa harpiste, Audrey. Comme elle est belle, ça ne gâche rien !
Cette orchestration de grande qualité, cette "orgie haut de gamme" ont fait que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! Heureusement que j'ai eu l'opportunité de voir ce concert car c'était le dernier de sa tournée.
En rentrant, j'ai réécouté ses albums d'une autre oreille et j'ai révisé mon jugement. Finalement, son univers n'est pas si impénétrable. Il emploie des mots simples et décrit des situations qui résonnent. En allant visiter son site officiel, je me suis rendue compte qu'il avait un CV encore plus fourni que je ne l'imaginais. Je savais qu'il travaillait souvent avec Keren Ann mais je n'avais pas réalisé qu'il avait fait ses débuts avec Shelby, un groupe que j'écoutais en boucle il y a 12 ans !
Ceci expliquerait donc cela...
Dans l'album La Superbe, il chante Brandt Rhapsodie en duo avec Jeanne Cherhal, une autre artiste montante de la scène française que j'irai probablement voir au Creusot en octobre prochain dans le cadre du festival Tango Swing et Bretelles.
Mes réactions, impressions, émotions à suivre dans une future chronique musicale !